Par Gilles DUTHIL
Président de l'Institut SilverLife

Acte III de la décentralisation

Le 19 avril dernier, Jacques AUXIETTE, Président du Conseil Régional Pays de Loire, inaugurait en présence du Préfet de Région, du Président de la CCI et autres personnalités locales le Gérontopôle de Nantes présidé par le Pr Gilles BERRUT.

« Institution pluridisciplinaire, le Gérontopôle a pour double finalité d’améliorer la qualité de vie des personnes âgées et d’être un relais de croissance, de connaissance et d’excellence pour tous les acteurs impliqués dans le vieillissement ». Jacques AUXIETTE lui assigne même un objectif politique, celui de « proposer un nouveau projet économique, sociétal et social ».

Cette initiative, par ailleurs exemplaire, n’est pas unique en France.

Portés par des collectivités territoriales (villes, métropoles, pays, départements…), émergent dans toute la France des projets similaires, bâtis autour de la communauté d’intérêts des différents acteurs économiques, et de la volonté d’apporter au plus grand nombre des solutions concrètes pour accompagner le vieillissement massif de la population (déjà 1 Français sur 5 en 2010, bientôt 1 sur 3 en 2050).

Fait nouveau, ces projets reposent sur l’idée de création de richesses et d’emplois, le vieillissement étant vu comme un relais de croissance dans l’économie de l’après-crise.

Ils sont rendus possibles grâce à l’arrivée aux responsabilités d’une nouvelle génération de dirigeants capables d’anticiper les enjeux sociétaux et de concilier les différentes dimensions de la sphère publique et privée. Sans doute bénéficient-ils aussi de nouvelles marges d’action pour les collectivités territoriales dans le cadre de la décentralisation (aménagement du territoire, logement, transports, emploi, formation, développement économique…).

Dans le prolongement de la loi HPST (Hôpital Patients Santé Territoires) de juillet 2009, la prochaine étape est incontestablement la participation active des collectivités territoriales à la gestion des Agences Régionales de Santé, et plus largement du système de santé.

Si le financement de la protection sociale doit rester national, gage de la solidarité entre citoyens d’un même pays, la gestion des établissements et services (hors infrastructures à rayonnement national) doit être totalement déléguée aux collectivités territoriales à commencer par les régions. Sur le modèle de l’enseignement secondaire, où le personnel enseignant est financé au niveau national, mais la gestion des établissements et du personnel non-enseignant est confié aux régions.

Au-delà de la recherche de l’efficience, c’est aussi une question de cohérence des politiques au niveau européen. 2012, année européenne du vieillissement actif, devrait en effet montrer une nouvelle fois les limites d’un secteur français du vieillissement à la fois très fragmenté et sous la coupe directe de l’Etat.



Observatoire du 5ème Risque
Pierre DENIS
Président fondateur de AIDANT ATTITUDE

1) Comment le site Aidant Attitude est-il né ?

Le site est né au décès de mon père il y a un an et demi, suite à une maladie de Richardson, qui a duré 8 ans. Celle-ci génère une situation d’extrême dépendance, alors même que les patients sont parfaitement conscients.

Auparavant, ma mère était décédée d’un cancer, et j’ai donc été aidant pendant 20 ans.

Au décès de mon père, j’ai écrit un guide format PLV de 10 pages, intitulé « Petites recettes entre aidants ». L’idée est que les médecins remettent un guide à l’aidant à l’occasion d’une consultation. Lorsque j’ai rédigé ce guide, j’ai également lancé un site sur lequel j’ai proposé ce recueil. Au bout d’un an, j’ai obtenu des sponsors et le site actuel a vu le jour, devenant un vrai site professionnel.

Le but de notre site est d’apporter de l’information aux aidants, ainsi que faire de la prévention. Nous souhaitons apporter un support, un soutien, ainsi que du réconfort aux aidants.

La structure juridique du site est un fonds de dotation, ce qui permet de bénéficier de mécénat, sans que cela soit reconnu d’intérêt public.

Nous ne sommes pas spécialisés sur une maladie en particulier, sachant qu’il existe tout de même un dénominateur commun entre maladies lorsque l’on est aidant.

Aujourd’hui, le fonds de dotation cherche à développer sa notoriété pour recruter d’autres sponsors afin de pérenniser son activité.

Parallèlement, des actions de terrain vont être menées avec le Groupe Korian notamment. Nous allons lancer des ateliers Korian/Aidant Attitude, qui vont réunir aidants familiaux et aidants professionnels. Ces rencontres seront relayées sur notre site.

Notre objectif est que les professionnels échangent avec les aidants familiaux, toujours dans un but d’information et de prévention. En effet, un aidant qui sait ce qui l’attend, sera plus efficace dans sa manière d’aider.

2) Quel est votre intérêt pour l'Institut Silverlife ?

Je souhaite bénéficier de rencontres de professionnels de la santé et être au cœur des réflexions sur le 5eme risque.

Aidant Attitude est une source d’information et je souhaite être mis en contact avec des professionnels de la santé et bénéficier d’un réseau.

3) Quels sont vos projets ?

Mon projet principal est d’augmenter le trafic du site et de trouver de nouveaux mécènes. En effet, un travail considérable a été réalisé sur le site et il s’agit maintenant de mettre en place des campagnes de référencement financées par des mécènes, pour que d’autres aidants rejoignent le site.

Mon autre projet consiste à lancer des modules d’e-learning avec l’aide de mécènes. Ces modules s’adresseront aux aidants professionnels et familiaux. Ainsi on pourra trouver un module dynamique sur le site, pour permettre à un aidant d’évaluer son stress, de déterminer son score et de lui proposer des recommandations.

>>Plus d’informations sur www.aidantattitude.fr<<


Investissement dans le vieillissement au niveau européen

« L'amélioration de la qualité de vie d'une population vieillissante, par exemple au moyen de nouvelles solutions innovantes, d'examens cliniques, de diagnostics et de traitements adaptés aux maladies liées à l'âge, du déploiement de nouvelles solutions informatiques innovantes et du développement et de l'introduction de nouveaux produits, d'appareils et de services spécifiquement conçus pour les personnes âgées » est une des priorités de l’Union pour l’Innovation lancée fin 2010 par la Commission Européenne.

En effet, en vue de réaliser l'objectif d'une croissance intelligente, durable et inclusive que l'Union Européenne s'est fixé pour 2020, la Commission a confirmé début 2011 son intention de lancer des partenariats d'innovation dans le champ du vieillissement actif ».

Trois volets sont prévus

1- Recherche avec le lancement de nouveaux programmes/projets de recherche (à l'aide, notamment, d'achats publics avant commercialisation) ou la coordination des programmes existants (comme c'est déjà le cas pour les travaux de recherche sur la maladie d'Alzheimer ou le vieillissement qui relèvent de l'initiative de programmation conjointe de l'UE).

2- Pré-industrialisation au travers de projets de démonstration associant personnes âgées, patients, personnes accompagnantes, établissements professionnels, infrastructures de TIC, etc., qui testeront des solutions à une échelle suffisamment grande, dans un cadre coordonné entre différents pays et différents contextes.

3- Simplification des procédures, ainsi que travail sur la normalisation.


>>Lire le Rapport complet<<

 


Pour Serge BIZOUERNE, Président de DOM PLUS, société d'intermédiation,
« prendre en charge la personne est porteur de valeurs sociétales mais également créateur de richesse économique »


1) Quelles sont les activités de DOM PLUS ?

Créée il y a dix ans au Canada, DOM PLUS est une société d’intermédiation à distance et par téléphone dans le secteur des services, qui assure pour le compte de grands donneurs d’ordre de la protection sociale des prestations de conseil et d’accompagnement à destination de leurs publics (adhérents et/ou clients) sur des thématiques telles que l’avancement en âge, le handicap et, plus globalement, les préoccupations de la vie quotidienne.

DOM PLUS a construit sa notoriété autour d’une promesse « Priorité à la personne » pour répondre aux nouveaux enjeux sociétaux. Elle propose ainsi pour le compte de ces grandes institutions, un accompagnement global de la situation de la personne aussi bien aux salariés qu’aux retraités (famille, accès au logement, à l’emploi et au microcrédit, etc.) de manière à apporter les solutions les plus adaptées.

8 millions de bénéficiaires ont aujourd’hui accès aux services DOM PLUS sur l’ensemble du territoire français, et plus d’1 million de personnes ont déjà bénéficié du service depuis 10 ans.

Il s’agit de 110 000 bénéficiaires et situations traitées, 300 000 contacts chaque année et plus de 1200 demandes nouvelles par jour. L’entreprise compte aujourd’hui environ 80 salariés.

Si historiquement, dans notre activité, la demande concerne les problématiques liées au vieillissement, le handicap et la maladie, nous voyons se développer en revanche une demande chez les salariés et leur entourage (famille, l’accès au logement, à l’emploi et au microcrédit, etc.). Cette demande est portée par les partenaires sociaux des entreprises et branches professionnelles dans le champ de la prévoyance collective.

2) Quelle est l'originalité de DOM PLUS ?

Notre métier est d’entendre et prendre en compte la demande de nos publics, dans un univers (administratif, réglementaire, de prestations) de en plus complexe et mettant en jeu une multitude d’intervenants : chaque situation est singulière.

Nous avons un rôle en quelque sorte de « passeur » entre un bénéficiaire et sa demande et un producteur de services et sa réponse. Nous sommes dans un métier d’intermédiation chez DOM PLUS.

En matière de services, le champ d’application est très large et doit prendre en compte, par exemple dans une situation de perte d’autonomie, à la fois le besoin de la personne aidée mais aussi celui de son entourage (l’aidant) et ce, en considérant que chaque situation est unique, ne laissant aucune place à une réponse normée et standardisée.

Un autre paramètre est le changement sociétal important qui est apparu ces dernières années, avec un niveau d’exigence accru, dans le besoin de considération des personnes et la prise en compte de la demande.

Si nous prenons là encore la perte d’autonomie pour exemple, la dimension du choix est primordiale, car elle aspire à la fois à se sentir responsable de ses actes et participe de la dignité de la personne ; DOM PLUS est au cœur de cela, sur des fondements acquis au Canada.

3) Vous venez de fêter vos 10 ans. Quelles évolutions avez-vous constaté dans le domaine de l'aide à la personne ?

Pour DOM PLUS, la dimension relationnelle est non seulement porteuse de sens mais aussi créatrice de valeur économique. Plus l’on prend en compte le besoin de considération de la personne dans chaque situation, et plus l’on crée de la valeur économique dans un modèle. Cela dépasse le champ de l’aide à la personne et des services.

Nous avons souhaité fêter nos dix ans en rassemblant tous ceux qui pouvaient se reconnaître dans ces mêmes valeurs. Nous avons publié, pour l’occasion, en partenariat avec l’Expansion, premier mensuel économique français, un dossier spécial intitulé « Les patrons qui croient en l’humain » regroupant les témoignages de 12 dirigeants d’entreprises ou d’institutions qui partagent le même état d’esprit et la même conviction : la création de valeur économique, sociale, et éthique passe par une vraie prise en compte de la personne.

Une évolution majeure est le développement d’un monde de services, qui devient relationnel sous l’impulsion des consommateurs. Il s’agit d’une relation qualitative qui doit être représentée par un interlocuteur digne de confiance et formé.

Cela suppose un savoir-faire fondé sur la professionnalisation des équipes, formées durant plusieurs années. DOM PLUS consacre ainsi près de 6% de sa masse salariale à la formation et propose des parcours de professionnalisation sur 6 ans. Dans ce sens, nous avons développé un accompagnement de nos collaborateurs par le de tutorat et nous investissons du temps au-delà de l’activité, pour produire de l’innovation sociale.

4) Quels seront vos axes de développement ?

Depuis 2006, la croissance moyenne annuelle de DOM PLUS est de 30%. Son chiffre d’affaires était de 7 millions d’euros en 2010, le prévisionnel pour 2011 est de 8,2 millions d’euros (CA direct – hors volume d’affaires traitées / CESU SAP). Nous nous sommes fixés une augmentation de 65 % de notre chiffre d’affaires d’ici à 2013.

Le développement sera réalisé par l’innovation de services et l’innovation sociale qui comprendront les axes stratégiques de nos partenaires.

Nous avons créé un Observatoire de la personne, dirigé par M. Alain Mergier en 2010. Nous avons souhaité partager notre expérience en ce qui concerne l’évolution des besoins et des tendances lourdes, concernant le champ de la dépendance, mais aussi de champs de nouveaux services autour de publics plus larges (par exemple le champ de la prévoyance collective).

Nous travaillons actuellement autour de projets sur les nouvelles technologies, en terme d’usage, et ce, depuis 2004. Ainsi nous avons développé ce qui permet d’avoir du lien à distance pour accompagner le service (web, image, visiophonie).

En effet, l’innovation est dans l’usage et doit être une innovation sociale et technologique.

DOM PLUS est reconnue pour son exigence en matière d’accompagnement de la personne, mais aussi pour la singularité de sa gouvernance.

Société d’intermédiation, elle fait le choix d’intégrer ses clients à son capital, de dissocier capital et pouvoir de décision, de s’entourer d’un comité éthique, composé de hautes personnalités qui à titre bénévole donnent avis, recommandations et conseils sur les services développés par DOM PLUS, sur la pratique du métier d’écoutant qui nécessite au delà de la réponse au besoin exprimé, l’approche globale de la personne dont les attentes évoluent constamment.

L’objet social de DOM PLUS est la personne et DOM PLUS privilégie la notion de valeur.

>>Priorité à la personne | Un blog signé DOM PLUS<<

attachée de presse : Audrey DONNENFELD tel  06 30 10 76 90


Calendrier des prochains rendez-vous


Prochaines dates

Commission 5ème risque et financement de la dépendance

13 mai, 27 mai, 24 juin de 8h30 à 10h00

Commission vieillissement actif

4 mai, 15 juin, 7 septembre, 19 octobre à 10h00

Petit Déjeuner débat avec Arnaud Montebourg
"Le 5ème risque, le choix de la solidarité"

5 mai

Petit Déjeuner presse

7 juin

Assemblée générale

7 juillet


Adhérer à l’Institut en 3 étapes :


Adhésion en ligne sur http://www.silverLife-institute.com rubrique adhérer


4, rue du Cirque 75008 PARIS
M° Champs-Elysées Clémenceau ou Franklin Roosevelt
Parking public à proximité

Tel : +33 1 77 11 54 07

Centre de ressources et salles de réunion accessibles sur rendez-vous.

 

Lettre d’information de l’Institut SilverLife
(centre de recherche sur l’économie du vieillissement, association loi 1901 à but non lucratif)
Directeur de publication : Gilles DUTHIL
Rédacteur en chef : Virginie TASSO
Ont participté : Bruno RIVALS

Réalisation : Ad tatum